Parlez d’ « APHELION » sans vous toucher quelques mots du sublime « PITFALL » relèverait de l’hérésie la plus flagrante, tout comme ne pas mettre en regard « CONGREGATION » et « MALINA » me mènerait tout droit au bucher, tant chacune de leur création et de leur avancée musicale s’explique par rapport à leur prédécesseur. Vous me suivez toujours ?
Bon, pour l’expliquer simplement, « MALINA » reprend les avancées mélodiques de « CONGREGRATION » en les débarrassant des rythmiques scandées et autres ruptures alambiquées (mais tellement ‘jouissives’). Il en est donc de même de la part d’« APHELION » qui garde
et développe les parties symphoniques initiées dans « PITFFALLS » tout en gommant les arrangements trop visibles laissant la part belle eux envolées lyriques (et elles sont nombreuses) qui s’y déploient en toute fluidité. Ne cherchez pas de constructions alambiquées, ici Leprous a choisi d‘aller à l’essentiel, à l’affut de la moindre émotion en maintenant, pour notre ultime bonheur, leur construction en crescendo se concluant le plus souvent sur un final des plus mémorables. Ainsi, dans l’ordre, « Nightime Disguise », « All The Moments », « Have You Ever » et « The Silence Revelation » vous mettront un uppercut musical dont vous aurez beaucoup du mal à vous relever.
Une Petite Playlist, ça vous dit?
Alors au final que dire de cet album qui concentre ce que LEPROUS fait de mieux, c’est à dire de la pure émotion musicale, si ce n’est que de l’encenser une nouvelle fois et proclamer qu’il occupe la tête du trio discographique que se doit de posséder tout mélomane digne de ce nom !
Bien sûr, comme à son habitude, Einar SOLBERG nous gratifie de son tour de chant final en mode ‘growl’ sur l’excellentissime « Nightime Disguise », Baard KOSLADT délaisse ses rythmiques complexes pour s’adonner à de la percussion tribale ‘organique’ et les harmonies aux cordes, notamment, mutent continuellement afin de coller au plus proche des nuances émotionnelles de chacune des compositions.
« APHELION » se hisse donc à un tel niveau musical que nous voyons difficilement comment LEPROUS pourra encore parvenir à nous étonner par la suite. Peut-être changeront-ils encore radicalement de voie?